Quel sont les objectifs des entreprises sociales ?
Bien que les profits et l’efficacité soient important, ce n’est pas une fin en soi pour une entreprise sociale et solidaire. Ces entreprises poursuivent avant tout des objectifs sociaux avec des moyens entrepreneuriaux et des innovations sociales. Pour résumer, ces entreprises s’orientent vers le bien commun.
Concernant la valeur actionnariale, elle est par nature étrangère aux entreprises sociales. En effet, elles réinvestissent leurs excédents ou les distribuent à leurs responsables ou à leurs collaborateurs. Bien entendu cela est fait sans risquer de mettre en péril la pérennité de l’entreprise. De plus, dans une entreprise sociale et solidaire les structures de décision sont généralement démocratiques.
Quel est le but pour une entreprise sociale et solidaire?
Les entreprises sociales réalisent des objectifs d’intérêt général, sociaux, écologiques ou démocratiques. Cela se fait par le biais d’une auto-organisation économique volontaire. Souvent, elles répondent à des besoins sociaux auxquels le marché conventionnel ne répond pas. En effet, sans les coopératives de logement, le logement des personnes à revenus faibles et moyens serait inabordable dans de nombreux centres-villes européens. On peut également penser au mouvement du « commerce équitable » ou aux coopératives d’énergie renouvelable qui organisent une économie durable là où le marché est défaillant.
La force d’innovation sociale du secteur a déjà été démontrée au 19e siècle par les banques coopératives, qui ont permis aux citadins pauvres et aux paysans sans ressources d’accéder à des services financiers abordables.
L’auto-organisation signifie également que ce sont souvent les clients ou les utilisateurs qui déterminent le cours d’une entreprise sociale. Ailleurs, ce sont les employés ou une combinaison des deux groupes. Le principe est simple : »une personne, une voix ». Il y a également une démocratisation des décisions, alors que dans les entreprises traditionnelles, c’est souvent le plus grand capital qui gère le pouvoir. Au final, les collaborateurs bénéficient de hiérarchies plates et de droits de participation importants. Cela augmente leur satisfaction vis-à-vis de leur travail. En savoir plus sur l’économie sociale sur le site de l’ISE (institut supérieur environnement)
Comment est géré le capital
Les entreprises sociales visent un succès durable et travaillent donc avec un capital « patient ». La maximisation à court terme de la « valeur actionnariale » ne permet pas aux actionnaires de faire de l’argent facile, car le capital d’exploitation est généralement lié à des personnes ou des institutions qui ont d’autres intérêts dans l’entreprise sociale qu’un simple rendement. En même temps, l’incitation inhérente au capitalisme à croître indéfiniment est bridée, car l’incitation à maximiser les bénéfices n’est pas programmée dans la structure de ces entreprises contrairement à une société conventionnelle.
La « patience » du capital est tout aussi payante pour les employés que pour la collectivité. Les entreprises de l’économie sociale et solidaire traversent généralement mieux les crises que les entreprises conventionnelles comparables. Les licenciements sont également moins fréquents. Lorsqu’elles sont bien conçues, les entreprises sociales peuvent également gérer des monopoles naturels et des rentes économiques (revenus non performants) au profit de la collectivité. Lorsqu’il s’agit de biens tels que des terrains convoités ou la propriété intellectuelle, elles sont plus à même de garantir un accès public que les entreprises du secteur privé.
L’économie solidaire et sociale concrétise donc des idées de biens communs comme l’émancipation, la participation démocratique et la durabilité.